Les 20 et quelques hameaux de la commune, étagés aux alentours de 600 mètres d’altitude sur des replats ensoleillés, sont d’implantation très ancienne, comme le Bourg, Soudeillette, Bonneval, la Massonie, Chaudemaison, le Monjanel, Robert, la Besse, l’Hôpital, le Theil, ou très récente, comme le Moulin de Boule, les Ganes, les Pierres Blanches, qui ont bénéficié d’offres de lotissement et de la proximité de la ville d’Égletons (à moins de 4 km).
Cet habitat a été souvent celui de nos prédécesseurs gallo-romains. De leur présence et de leur civilisation il subsiste entre le Monjanel et le Puy de la Tourte, aux Breux, les ruines non fouillées d’une villa. Aux Fraisses leurs vestiges ont été dispersés.
Le nom de Soudeilles apparait pour la première fois en 1174, sous sa forme occitane de Sodelhas. Il est porté par Gérald de Sodelhas. En 1190, le seigneur du lieu ou un parent, Hélie de Sodelhas participe à la troisième croisade. La paroisse, dédiée à Saint-Martin, portait déjà ce nom-là, le nom du lieu ayant vraisemblablement précédé celui de la famille qui en fit son fief au Moyen Âge.
On ignore l’origine et le sens du mot Soudeilles, quoique diverses hypothèses aient été avancées. Champeval lui attribue une origine « plutôt celtique ». Si c’est la rivière qui a donné son nom à la paroisse et à la famille noble des Soudeilles, on est renvoyé en effet à « sold », un radical celtique ou préceltique associé à un cours d’eau.
Les Soudeilles, devenus marquis, ont toujours fait allégeance aux Ventadour, et ils ont vécu davantage dans leur château du Lieuteret (Darnets) que sur leur domaine soudeillois, même avant l’incendie de leur manoir au milieu du XVIIe siècle. Ils n’ont pas laissé de trace notoire en dehors de la chapelle gothique de l’église qui leur aurait servi de chapelle privée.
Le gisant de cette chapelle est un des joyaux de cette église romane, bâtie en granite beige-gris-rose du pays au XIIe siècle mais remodelée par la suite. Elle possède un clocher-mur traditionnel, un chœur, des chapiteaux et des modillons médiévaux de très belle facture, un curieux autel préchrétien rapporté, une pietà émouvante, des vitraux modernes dus à Zak et, dans une niche sécurisée, des objets cultuels précieux dont la copie du chef reliquaire de Saint-Martin. Le vol, la contrefaçon et la vente illégale de cette œuvre d’art remarquable du XIVe siècle, firent scandale en 1911-1912.
Le presbytère (XVIIe siècle), transformé en gîte rural, la croix de mission en fer ouvragé (XIXe siècle), la croix du cimetière, attestent encore de l’intense passé religieux de Soudeilles qui compta, en outre, un prieuré de bénédictins à Bonneval et, à l’Hôpital, une châtellenie dépendant des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, deux bâtiments démolis.
L’histoire de Soudeilles ne s’est pas arrêtée avec l’Ancien Régime. La République y a connu des moments d’exaltation sous le Front Populaire, et la Résistance, des heures de gloire et des heures tragiques, dont témoignent trois stèles: aux maquisards fusillés à Soudeillette, aux déportés juifs du camp de travail forcé de la Gare, à la mémoire du commandant Léon Lanot, le maçon-paysan de la Jarrige qui dirigea en 1944 tous les maquis FTPF de la région.